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Rencontre avec William M., recruteurs de donateurs

21/12/2022

Six ans qu’il arpente les rues des centres-villes pour défendre de belles causes ! William M., recruteur de donateur.rice.s, nous partage son parcours engagé, mais aussi ses plus belles rencontres avec les citoyen.ne.s et commercant.e.s qui donnent à ce métier un caractère très humain.

 

Quel sens ce métier a-t-il pour vous ?

 

« Dans ce travail, chaque jour est un renouveau ! On ne rencontre jamais les mêmes personnes, on n’est jamais dans les mêmes villes, on n’a jamais le même temps… Mais ce que j’apprécie le plus, c’est le contact humain, c’est ce qui pour moi donne le plus de sens à ce métier ! On rencontre des personnes qui viennent de différents horizons, de différents lieux, et qui ont des parcours différents. Je peux passer 10 à 15 minutes à parler avec une personne juste pour la découvrir. Peu importe qui l’on croise, au final, on se réunit tous toujours autour d’une même cause, d’un même combat, et c’est ce que j’aime ! »

 

Comment avez-vous connu ce métier ?

 

« J’ai découvert ce métier il y a 6 ans. A l’époque, j’étais barmaid et je venais juste de finir ma saison. J’ai rencontré un recruteur de recruteurs (RR) qui m’a expliqué ce que c’était. Par le passé, j’avais déjà croisé le chemin de recruteurs de donateurs, et je me suis dit ‘Pourquoi pas, le job peut être sympa !’. J’ai donc fait une première mission pour Médecins du Monde et j’ai adoré ce travail. Depuis, je n’arrive pas à en partir. J’ai travaillé au sein de plusieurs agences spécialisées, et plus récemment, Médecins Sans Frontières, une association que j’ai toujours aimé. »

 

Avez-vous une belle rencontre avec un.e citoyen.ne qui vous a particulièrement marquée ? Si oui, laquelle ?

 

« De belles histoires avec des citoyens, il y en a énormément ! La plus belle est sans doute aussi la plus terrible. C’était à Chartres. Je travaillais à l’époque avec Médecins Sans Frontières. Une femme avec qui je discutais dans la rue m’a confié que son enfant avec un dédoublement de la personnalité, et que sa fille était tombée dans l’alcoolisme suite à une dépression. Une vie horrible… j’ai pleuré en l’écoutant. Et malgré tout, cette femme gardait toujours le sourire et l’énergie de se battre.

 

Une autre belle histoire me vient aussi à l’esprit. Un jour, je travaillais pour Médecins du Monde, et j’ai rencontré une femme qui venait de recevoir ses papiers en France après plus de 10 ans de combat pour les obtenir. Elle m’a raconté une partie de sa vie, et notamment l’horreur à laquelle elle a fait face dans son parcours migratoire digne du commerce triangulaire. Et malgré toutes ces difficultés, elle s’est engagée à donner régulièrement. Au moment de nous quitter, on s’est même pris dans les bras. »

 

Avez-vous une belle rencontre avec un.e commerçant.e qui vous a particulièrement marquée ? Si oui, laquelle ?

 

« Je suis une personne sociable, et je m’entends toujours très bien avec les commerçants ! Parfois, il est vrai qu’il peut y avoir une appréhension de leur part quand ils nous voient arriver dans la rue à travers leur vitrine. Mais de façon générale ils comprennent rapidement que nous travaillons dans le respect de leur activité, et eux-mêmes nous respectent beaucoup par notre engagement. Ils ont très souvent de la reconnaissance et de l’attention envers nous, et ils nous le montrent par des petits gestes. Par exemple lorsqu’il y a à côté une fête foraine, certains nous ont déjà offerts des tours de carrousel ou de grande roue ! Une autre fois, près de la frontière avec le Luxembourg, le gérant d’un magasin de bonbons nous en a même offert 1kg ! Ou cela peut aussi être le torréfacteur du quartier qui nous offre des cafés.

 

Les commerçants nous disent assez régulièrement que nous avons beaucoup de courage à essuyer un tas de refus sous la pluie. Ils disent eux-mêmes qu’ils seraient incapables de faire ce travail. On ressent beaucoup de solidarité et d’encouragement de leur part. Sans oublier qu’au détour d’une conversation, certains commerçants finissent eux-mêmes par devenir donateurs ! ».

 

Quelles qualités et compétences ce métier permet-il de développer ?

 

« L’abnégation ! Evidemment, c’est un métier difficile et on fait face à beaucoup de refus. Certaines personnes peuvent même parfois être odieuses… Mais cela développe la détermination. Je me souviens d’un jour où nous étions à Aix-en-Provence. Il pleuvait, il faisait extrêmement froid, et il y avait une foule assez dense. Et pourtant on s’est battu jusqu’à 19h en équipe et nous sommes parvenus à convaincre de nouveaux donateurs. L’abnégation, la détermination… »

 

Quels conseils pourriez-vous donner à celles et ceux que le métier de recruteur.rice intéresse ?

 

« Il faut de la combativité et persévérer ! Ce n’est pas un métier qui est fait pour tout le monde, certains peuvent arrêter très vite. Mais il y en a aussi d’autres qui ont beaucoup d’aisance. A mon tout début, je n’étais pas très bon, mais il faut savoir se battre et se donner les moyens de réussir. Quand tu termines ta journée en ayant permis à 3, 4, 5, 6 personnes d’exprimer leur générosité en devenant donateurs, c’est quelque chose d’assez valorisant. On le sait tous, ces personnes ne seraient jamais devenues donatrices si nous n’étions pas là, moi et mes collègues dans la rue.

 

C’est un travail qui est à la fois extrêmement simple et très compliqué. Je conseille à toute personne d’essayer au moins une fois et d’aller jusqu’au bout d’une mission, car cela peut prendre un peu de temps de trouver ses marques. Mais une fois à l’aise, il est très plaisant de discuter avec les passants et de leur proposer de soutenir des causes qui ont du sens. »

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